Lika... MORTE ! (avec tout le monde et en particulier, Lys)

Oeuillet n'arrivait pas à le croire. Lika. Etalée morte devant lui. Il réfléchit à toute vitesse. Que fallait-t'il faire ? Ah oui, trouver le roi. Il partit en courant en direction de la tour, ses petites pattes de taupe martelant le sol et arriva. Il demanda à un garde où était le roi et il fût éscorté jusqu'à une petite porte de bois. Les appartements royaux. Il martela la porte de ses pattes. Et le garde prononca son nom.

[je vais au rp : aprés le courronement, discutons, vous, vous pouvez continuer là]

Tout s'était déroulé trop vite. Trop vite, surtout pour une petite hérissonne, fraîchement adoptée.
Tout d'abord, hier, Lys s'était endormie tranquillement, avec Lika, comme elles avaient pris l'habitude de le faire. Mais au matin, plus rien d'habituel. Dés son réveil, la petite hérissonne perdit tout ses repères - elle n'en avait qu'un. Une montée d'inquiétude la submergea, elle hoqueta de surprise et de peur. Lys était seule au réveil. Lika ne la laissait jamais. Il lui était donc arrivé quelque chose, mais elle affrontait toujours tous les obstacles, alors...C'était quelque chose de grave.
Les pensées fusaient dans l'esprit de Lys, elle adoptait une confiance en elle époustouflante, si bien qu'elle comprit vite que Lika était morte, sans que personne ne le lui dise. Peu importait les causes, Lika ne serait plus là. Plus jamais.
Sous le jeune soleil de l'aube, une toute jeune hérissonne parcourait la colline à la recherche de sa mère adoptive, qu'elle savait déjà disparue à jamais. Au moins fallait-il en informer tout le monde, mais Lys était bien trop petite pour qu'on l'écoute, sans parler de la croire. Alors qu'elle suivait un chemin montant en pente douce, elle sentit des larmes lui piquer les yeux. Son pas s'accéléra jusqu'à marteler la terre, et elle galopa vers le corps de sa chère Lika. Elle ne remarqua même pas la taupe qui s'en allait en courant vers la Tour, et plongea sous la masse d'épines. Elle était encore chaude, mais ses membres semblaient s'engourdir, jusqu'à durcir complètement. Lys ferma lentement les yeux, profitant encore de la chaleur de la vieille hérissonne. Des gouttes brûlantes et douloureuses percèrent travers ses paupières et Lys soupira, doucement:
-"C'est ça, pleurer? C'est ça être triste, Lika?"
Comme Lika ne répondait pas, la petite hérissonne se blotit tendrement au creux de son ventre, profitant encore un peu de son ultime tiédeur. Bientôt, toute l'Ile acourrait au chevet de la brave Lika des Anémones. Lys voulait lui dire adieux en toute intimité, là, sous le soleil levant qui la réchaufferait quand Lika serait aussi froide et dure que du granit.

...Up?

Le capitaine Clapotis accoura auprés du corp de la hérissonne femelle. Derrière lui, la taupe Oeuillet avait du mal à suivre mais peu importe, c'était moins important. Clapotis s'approcha de la petite hérissonne qui pleurait à côté de Lika. C'était elle, la fameuse petite orpheline adoptée par une hérissonne plus trés jeune ? Cette histoire avait mis la puce à l'oreille de toute la tour. Les cuisiniers en parlaient sans cesse, à l'époque. Mais Clapotis ne se rappelait jamais du nom de la petite. Lyka était trés connue, elle, par contre, une trés bonne hérissonne bien que vieille. Et Clapotis savait en secret que le roi Océan voulait la demander en mariage. Clapotis comprenait le roi. Elle était trés belle, même si elle n'égalerait jamais la plus belle écureuil de toute l'île. Aprés avoir pensé tout ça, le roi en question acourait.

Océan n'y croyait pas, même si il le savait déjà. Lika était morte. La demande enflammée qu'il avait prévu s'envolait comme un drap de soie qui s'éloigne du rivage par la voie des eaux. Et puis, aprés avoir traversé les brumes... Plus jamais, on ne le retrouveras. Lika, la belle hérissonne, l'héroïne d'Océan. Il avait presque envie de hurler, de perdre son titre de roi. Plus rien n'aurait d'importance. Clapotis n'aurait qu'à prendre sa place et puis voilà. Il n'avait aucune issue sur laquelle s'accrocher... Puis l'idée lui vint. Lys. Lys d'Outrebrume. C'était la petite adoptive de Lika. Océan n'aurait qu'à l'adopter. Il en avait envie, s'appercut-il. Alors il prit la parole :
-Lika des Anémones, que ton coeur et ton âme rejoigne le Coeur qui nous à fait. Et que ton souvenir reste à jamais à l'intérieur de chacun de nous. Il abaissa la patte sur Lika, à côté de Lys. Puis, il envoya des animaux chercher tous les autres. Bientôt, toute l'île était là, auprés de la hérissonne. Deux taupes arrivèrent, portant une tombe de pin. Ils la déposèrent au sol et Océan prit le corp frèle de la morte pour la déposer dans le cerceuil. Les animaux firent la queue pour dire adieu à Lika. Lorsque ce fut le tour d'Oeuillet, il murmura : Adieu, Lika, tu es digne de ton titre de membre du cercle. Puis, Clapotis, à son tout dit : Adieu, soit digne d'être notre ancètre.

Une loutre rejoignit Lys. Une jolie loutre grise et blanche au regard noir et chaleureux. La toute jeune hérissonne se souvint qu'il s'agissait de Clapotis, parce qu'elle portait un bandeau doré sur la tête. Elle arrêta aussitôt de pleurer. Maintenant, elle ne pleurerait que ce qu'il faudrait, et elle avait déjà dépassé la dose de sanglots nécessaires. Lys s'échappa du ventre de Lika, et s'accrocha à la sensation de chaleur que lui procurait le soleil pour ne pas redevenir une fontaine de tristesse. Se rappelant les coutumes et les manières que lui avaient apprises sa mère adoptive, la petite hérissonne tenta de ranger ses piquants avant de se tourner vers la loutre capitaine et la saluer avec un sourire qu'elle voulait convainquant - une sorte de grimace mi hilarante mi piteuse. Elle apprendrait, avec le temps, elle s'entrainerait à cacher sa tristesse, pour que tout le monde soit heureux autour d'elle.
Au bout d'un moment, un grand hérisson apparut. Bien sûr, Lys le reconnut, mais seulement parce qu'il avait sa couronne. Son visage n'avait rien de souverain, il était emprunt d'un déséquilibre et d'une écrasante tristesse mêlés. Le roi Océan ne semblait pas si puissant, vu comme ça, il avait plutôt l'air d'un bébé qui avait perdu sa mère. Soudain, Lys frissonna. C'était son cas, à elle aussi. Elle savait, à présent, ce que l'on ressentait lorsqu'on perdait quelque chose ou quelqu'un qui nous est cher. Que ce soit l'amour d'une mère ou une grande amie, on avait tous ce sentiment étrange qu'une partie de nous même s'envolait au delà des brumes, voire même plus loin que l'endroit d'où venaient les étoiles filantes. Cela disparaissait, en fait. Lys sentit de la compassion pour ce pauvre hérisson perdu qui béni d'une voix tremblante la vieille Lika des Anémones. Oui, c'était vers le Cœur que partait cette partie de leur âme, ils la lui offraient en guise de cadeau d'adieux, comme une escorte jusqu'à l'éternité.
Lys se rendit soudain compte qu'une foule d'animaux était rassemblée autour d'elle, de Clapotis, du roi et du corps à présent glacé de Lika. Deux taupes à l'air grave portèrent jusqu'à la colline une tombe imposante qui dégageait une odeur de sève. La petite se dit que Lika n'aurait pas aimé y reposer, seule dans le noir. Mais le bois de pin était clair, et elle emporterait un peu du soleil de midi avec elle.
Lorsque Lys passa devant Lika pour lui faire ses adieux, elle déposa une petite marguerite dans sa patte et promit, à voix basse:
-Tant qu'Outrebrume restera joyeuse, tant que la vie y sera aussi belle que celle que tu as vécu, cette fleur ne fanera pas. Et je te promets, Lika, que je veillerais à ce que chaque habitant d'Outrebrume soit joyeux, au nom de cette marguerite. Puis, s'approchant un peu plus, elle déposa plusieurs graines qu'elle avait récupérées dans des fleurs. ça ajoutera un peu de joie quand elles pousseront, expliqua-t-elle.
La petite hérisonne resta à côté de la tombe, surveillant les animaux qui défilaient, les interdisant de toucher Lika. Puis lorsqu'ils repartaient, elle leur faisait son plus beau sourire - un entrainement. Le roi fut le dernier à passer, et quand il s'approcha de la femelle hérissonne, Lys s'en alla, pensant que c'était le mieux qu'elle avait à faire. Instinctivement, elle se dirigea vers Clapotis, car la loutre semblait avoir le même instinct que Lika pour s'occuper de petits.

Lorsque ce fut le tour d'Océan, le roi posa la patte sur le bord de la tombe. Une larme perla au coin de l'un de ses deux yeux et tomba pour aller se fondre dans le bois de la tombe. Lika était partie à jamais. Elle ne lui murmurerait plus des mots doux dans l'oreille. Sa douce odeurs ne ferait plus pétiller son museau et la douce chaleur de ses étreintes s'en ira comme le sable fin de la plage dans les pattes d'un jeune hérisson. Il se pencha et vit Lys partir. C'est dommage, je voulais lui parler... songea-t'il un instant. Puis il murmura à Lika :
-Je m'occuperais bien de ton enfant... Promis. Tu as la parole du roi. Il sortit une feuille de hêtre rapée par endroits et s'imprénia la deuxième griffe de sa patte avant droite d'encre comme il avait l'habitude de faire pour apposer sa marque de griffe tremblante sur la feuille. Il déposa la feuille marquée entre les pattes de la défunte, prés d'un petit bouquet de marguerite et chuchota :
-Je t'aime... dans son oreille, même si elle ne l'entendrait pas. Puis, il se remit droit, ajusta sa courronne sur sa tête et ordonna à deux taupes de replacer le couvercle sur la tombe. Les taupes obéirent et portèrent la tombe. Trois autres taupes, dont Oeuillet furent choisient pour creuser un gros trou. Elles s'éxécutèrent en vitesse et bientôt, le cerceuil était entéré. Et avec lui, Lika. Océan laissa les plus proche de Lika mettre des fleurs et une jeune écureuil des ateliers graver le nom de la défunte dans une pierre dépassant de la terre puis il rentra à la tour, en compagnie de Clapotis et de Lys, à qui il avait fait signe de venir.

(je créé un sujet : tombe de Lika et on se retrouve, Lys et moi, dans la salle du trône, ok, Lys ?)

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