Reflexion [myotis]

C'était si étrange et beau. Ces glaçons qui restèrent suspendus sur le bord de la fenêtre givrée, illuminés par l'éclat du feu dans la cheminée. Ils miroitaient, comme ces douces étoiles voilés par de minces nuages qui déversaient ces flocons d'un blanc si pur. Il était très tard, la nuit avait tombé depuis longtemps et Myotis dormait au coin du feu, son corps se soulevait délicatement au gré de sa respiration. Mariel, était heureux de pouvoir aider son prochain... Il était content de voir que l'hiver arrivait, malgré ce froid persistant qui déplaisaient à plusieurs habitants qui vivaient dans les bois des anémones ou derrière encore plus loin, dans les collines ou sous la terre. Les taupes ne devaient pas geler sous cet amas de poudre blanche ? Il haussa ses épaules, puis alla s'asseoir près de Myotis. Il observait le jeune apprenti endormi, bien que sa fourrure était d'un noir aussi profond qu'un puit. C'était un garçon très aimable et sérieux. Son regard se fit tendre... il ne connaissait pas grand chose à son sujet, mais était-ce mal de le considérer comme un fils ? Le prêtre vit les paupières du jeune écureuil se soulever doucement, encore endormi, son apprenti le regarda d'un air incrédule.

- Hey oui, je suis encore debout, Myotis. avait-il dit en souriant aimablement à son apprenti.

Il se réveillait lentement, un mumure l'avait sortit de son sommeil. Il baîlla, en se frottant ses yeux. Puis repéra la silhouette de son mentor. Le frère Mariel. L'abbaye d'Outrebrume n'avait jamais été si contente depuis la mort de son prédécesseur le père Mille-Feuilles. On avait fêté, un court instant, cependant, car une grande hérissone était aussi morte ce jour-là. La mère adoptive d'un nourisson, une jolie hérissone prénommé Lys. Et pour couronner le tout, le coeur l'avait choisi pour devenir l'apprenti du prêtre. Il n'avait pas fait d'autres ''prophéties'' depuis la saison des feuilles mortes. Prophétie. c'était ce mot qu'on désignait pour avoir vu une révélation, ou un truc très important. C'est comme ça, que la petite orpheline avait été pris en charge par le Roi lui-même.

La voix autoritaire et aimable de Mariel, le sorti de sa réflexion :

- Hey oui, je suis encore debout, Myotis.

Un sourire étira la frimousse du vieil écureuil au pelage grisonné. Myotis bien que sa fourrure sombre, le dinstinguait des autres citadins de la tour, trouvait le réconfort et la sécurité d'un parent à ses côtés. Lorsqu'il gravissait à toute allure, les escaliers pour arriver essouflé, mais tellement heureux au pied de la porte, et qu'il entra dans la pièce qui sentait soit le sapinage ou l'odeur d'une bon cordial à la menthe. Voyant son mentor, le dos appuyé contre sa chaise berçante, ses lunettes en demi-lune sur le nez, un livre pris entre ses pattes douces. Son coeur, battait toujours la chamade. Chaque nuit, ils se retrouvaient après des journées chargées d'émotions. Ils parlaient de tout, mais ce soir, Myotis était fatigué et n'avait pu parler avec le prêtre de ses impressions... Maintenant, il pouvait. Mais, une autre idée lui traversait l'esprit : * Et si le frère Mariel redoutait un événement boulversant ? * Lors de ses temps-libres, il envoyait souvent Myotis, aller chercher dans la bibliothèque, des archives poussièreux dont l'encre n'était presque plus lisible.

- Quelque chose vous tracasse, pour ne pas dormir, mon père ?

Sa voix était douce, malgré l'éclat sérieux qui illuminait son regard.